CE QUE J’AI APPRIS DE…

Le graphisme d’inspiration vernaculaire est très prisé par les professionnels. On pioche, on récolte, on collectionne, on trie… Les graphistes américains se sont depuis longtemps nourris de ces formes et de ces aspérités dues aux amateurs. La première personne qui m’ait parlé de Tibor Kalman et de son agence M&Co fut Philippe Ghielmetti.


EXTRAITS

D’INFLUENCE EN FILIATON
Venu à Lure en compagnie de Susanna Shannon pour partager son expérience du « No design » (ou undesign), positionnement activiste exigeant de Tibor Kalman (1949–1999), Philippe Ghielmetti a entremêlé souvenirs personnels et extraits photographiques de son atelier ; une period room en musique. Ou : comment la fréquentation d’un univers charismatique transforme notre travail, nous influence profondément puis s’efface.

UNE ANNÉE CHEZ M&CO
Lorsque Ghielmetti, en janvier 1983, part vivre à New York, par curiosité personnelle pour la ville et le jazz, il se retrouve embauché chez M&Co, un peu par hasard / un peu par relation. Cette année au contact de Kalman lui fait côtoyer un graphisme totalement gouverné par l’idée : « c’était le paradis de la salle de réunion ». La forme seule n’intéresse pas Kalman. Il s’entoure de graphistes raffinés qui perfectionnent l’idée, sans la dénaturer par un excès de préciosité. [À Sketch Studio, où j’effectuais un stage à la fin de mes études en 1998, je me souviens des discussions à bâtons rompus en amont de chaque projet et de la logique formelle rigoureuse qui devait en découler.]

ET PUIS…
De retour à Paris en 1987, Ghielmetti fonde Sketch Studio. Se lever tôt le dimanche pour chiner au marché aux Puces de Vanves devient un rituel [je me souviens des trouvailles que l’on découvrait accrochées au mur en arrivant le lundi matin]. Le bureau regorge de trophées dessinés, peints, imprimés, usinés : multiples populaires en tous genres. Cette esthétique s’insinue doucement et supplante peu à peu les influences des mentors, intellectuelles et radicales, pour s’épanouir subtilement sur les pochettes de disques. Philippe Ghielmetti construit un univers sonore et graphique reconnaissable et au final assez souple et intuitif malgré la volonté rigoureuse initiale.


UNE MISE EN ABIME DE SANDRA CHAMARET, PUBLIE DANS APRES\AVANT #2,
AVRIL 2014, LES RENCONTRES DE LURE
+ L’ARTICLE COMPLET :
ApresAvant#2-p31-33